« Cri d’alarme » pour le Cameroun : « La crise de Boko Haram dans l’extrême nord du pays n’est pas terminée »

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« La région de l’extrême-nord et les villages qui sont à la frontière sont régulièrement victimes d’attaques quasiment pas connues. Les populations vivent ces menaces dans le silence et n’arrivent pas à recevoir les aides dont elles auraient besoin pour mener une vie normale. »

Edouard Kaldapa, secrétaire permanent de la Caritas du diocèse de Maroua-Mokolo, a évoqué auprès de Vatican News la « situation alarmante » qui existe à la frontière entre le Cameroun et le Nigeria. Il pointe les exactions des militants de Boko Haram et évoque la situation des milliers de personnes réfugiées au Cameroun. Il y a selon lui un « déplacement continuel des personnes », lié aux attaques quasi quotidienne des islamistes.

« On peut estimer aujourd’hui à 550 mille le nombre de personnes déplacées, dont environ 100 mille réfugiés nigérians et le reste ce sont des déplacés internes camerounais. »

L’accès à l’eau, à l’alimentation et aux soins est complexe pour ces familles.

« Cette région de l’extrême-nord, qui reçoit en ce moment beaucoup de personnes déplacées, vit aussi une situation de pression foncière, c’est-à-dire que la densité est assez élevée et qu’il n’y a pratiquement plus de terres. Même pour les populations hôtes, cela pose un sérieux problème d’accueillir ces personnes déplacées. »

La situation y est « assez alarmante », car leur sécurité n’est pas non plus assurée.

« Les zones où elles s’installent sont un peu plus sécurisées et elles n’y courent pas de dangers particuliers, sauf celles qui sont restées dans leurs villages à la frontière et continuent de vivre une situation assez alarmante. Elles sont obligées de passer des nuits dehors et se font même attraper par des éléments de Boko Haram dans leurs cachettes. C’est ainsi, par exemple, qu’à Nguetchewe, des personnes ont été prises dans leurs refuges de nuit et ont été abattues. On a perdu plus de dix-sept personnes dans ces conditions. Donc, la sécurité n’est pas du tout assurée dans les villages à la frontière. »

Edouard Kaldapa déplore le « silence » qui entoure ce drame.

« La région de l’extrême-nord et les villages qui sont à la frontière sont régulièrement victimes d’attaques quasiment pas connues. Les populations vivent ces menaces dans le silence et n’arrivent pas à recevoir les aides dont elles auraient besoin pour mener une vie normale. [...] Nous lançons donc un cri d’alarme pour que les gens aient en tête que la crise de Boko Haram dans l’extrême nord du Cameroun n’est pas terminée. »

M.C.


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